Pourquoi les jeunes ne tombent plus amoureux

 Pourquoi les jeunes ne tombent plus amoureux


 Aujourd'hui, nous vivons dans une époque socialement très différente que celle dans laquelle ont vécu nos aïeux. Ainsi, avec l'avènement de diverses technologies de pointe qui nous attachent à l'écran de plus en plus, un ordre millénaire se dissout et une tendance communicative s'invertit, apparemment, pour de bon. De cette façon, nous témoignons malheureusement de la dérive effrénée de la société contemporaine vers un avenir peu prometteur à l'échelle sociale, vraisemblablement dûe à l'isolation inéluctable qui se manifeste avec la digitalisation graduelle des activités qui, autrefois, constituaient notre routine journalière et nous amenaient à interagir avec notre environnement. À cet égard, l'un des aspects les plus destructeurs et néfastes de cette décrépitude sociale est sans doute la diminution de l'amour en société dans son ensemble. Les jeunes n'optent plus pour se marier et ils se focalisent plutôt sur leur propre bien-être sans jamais se soucier de ce qui leur est extrinsèque. Les nouvelles générations ne se sentent plus comme des membres de leur créneau familial ou social, qu'ils considèrent maintenant comme un joug au cou ou un boulet au pied, et ils se disposent à tout faire pour s'en affranchir en plein sens du mot. Cela ne fait pas des ravages que sur l'état d'esprit et la santé mentale de chaque individu, mais aussi entraîne l'humanité vers le gouffre. Voici pourquoi.

 Avant toute chose, il faut analyser la situation pour que nous prenions pleinement conscience de ce qui est en train de se produire auprès de la jeunesse, la garantie de l'avenir. Suivant les données statistiques issues de l'INSEE en matière de taux de divortialité en France, le pourcentage de divorce se situait approximativement à 15% en 1975 tandis que ce chiffre a drastiquement monté en flèche, plaçant la France en haut de la liste des pays avec le taux de divortialité le plus élevé avec 44,2% en l'an 2014, après lequel les données ne sont plus disponibles au public sur Wikipédia. On peut observer cet éloignement tendanciel du mariage et de la vie en couple grâce à d'autres données statistiques aussi. Par exemple, le taux de natalité est à son plus bas niveau depuis les deux guerres mondiales, indiquant que la formation d'un foyer familial n'est plus prioritaire chez cette génération. Quand il s'agit des mariages, il ne faut pas approcher le thème d'un point de vue étroit mais savoir que l'entièreté de la société sera affectée avec toutes ses strates aussitôt qu'il y aura quelque chose qui cloche dans une partie limitée de celle-ci. Les relations amicales sont donc endommagées par ce biais et le penchant des gens pour des troubles psychologiques ou psychiques s'accroît à cause de la solitude, la non satisfaction romantique et sexuelle, l'addiction aux technologies, etc. Tous ces petits maux occasionnent à son tour le développement indésirable d'une méfiance paranoïaque vis-à-vis de l'autrui, abîmant l'équilibre social entre individus et déclenchant une série de maux encore plus catastrophiques comme l'augmentation des taux de criminalité au monde, la dégénérescence morale ou la régression—c'est-à-dire, le déclin—de l'économie réelle, comme celle des restaurants, librairies, pâtisseries ou parcs d'attractions, au profit de l'économie numérique comme celle des plateformes d'e-commerce, des jeux vidéo, des sites de porno ou des réseaux sociaux.

 En ce qui concerne uniquement l'amour et le mariage, il est d'importance cruciale que nous n'omettions pas les facteurs économiques et juridiques qui sont tenus responsables, soit directement soit tangentiellement, par des sociologues experts. Afin de comprendre ce phénomène, il faut noter que l'émancipation féminine, qui s'est déroulée, en premier lieu, durant les guerres mondiales à travers l'entrée des femmes dans le marché du travail et, en second lieu, à travers les mouvements vraiment féministes des années 60, a initié un long processus de réformes exagérées et, par conséquent, excessivement déstabilisantes dont a découlé l'asymétrie relationnelle hommes-femmes et l'avilissement du genre masculin. Cet essor aussi subit qu'intempestif des femmes a mené à bien ses objectifs sans se rendre compte que toutes leurs avancées dans des domaines comme le travail, la vie quotidienne ou la liberté sexuelle se sont réalisées aux dépens de l'homme. En d'autres termes, l'homme a injustement encouru la disgrâce de tout le monde y compris celle des hommes eux-mêmes. Par ces énoncés-là, je n'ai pas pour intention de m'opposer à l'égalité homme-femme mais de pointer quelques évènements passés qui nous ont conduit à l'état actuel de la société. En fin de comptes, la femme est devenue le sexe prioritaire et privilégié dans plusieurs aspects de la vie quotidienne, ce qui a créé l'appréhension des hommes vis-à-vis de l'interaction avec le sexe opposé, bienqu'ils ne soient pas les seuls à souffrir de telles appréhensions. De nos jours, les hommes sont toujours sous l'emprise de nombreuses inquiétudes, ou mieux dit, craintes, car la plupart d'eux sont conscients qu'ils auront du mal à plaider innocents et se défendre contre une femme devant la cour en cas de calomnie, ou qu'ils devront payer d'énormes sommes de pensions alimentaires au moment de divorcer sans pouvoir prétendre à rien. Toute cette attitude biaisée des instituts, autorités ou gens envers les deux sexes mène à la raréfaction des relations durables et, de cette façon, la dépréciation des valeurs morales telles que l'altruisme, la gentillesse, le respect, la tolérance et l'extraversion, marquant ainsi la formation d'un monde beaucoup plus individualiste et égoïste où les gens se concentrent sur eux-mêmes plutôt que de partager sa vie avec quelqu'un d'autre et s'épanouir tant émotionnellement que personnellement.

 Pourtant, on ne peut pas tout simplement attribuer ce lourd tribut à la gente féminine et innocenter les hommes. Tout comme les technologies, l'accélération de la vie quotidienne et l'essor du genre féminin, les hommes sont responsables de l'aggravation et l'exacerbation de la situation actuelle parce que la commercialisation de applications ou plateformes de "dating" a provoqué l'ensauvagement du genre masculin qui était déjà enclin à donner libre cours à ses instincts sexuels et impulsions primitives. À la suite de la facilitation de l'accès au sexe, des hommes aveuglément courageux, dis-je pour distinguer ces hommes que je vais exemplifier de sitôt de ceux qui sont sujets aux susdites appréhensions, ont commencé à préférer un style de vie furtif avec une multitude de femmes avec lesquelles il n'entretient un contact que pour ses désirs charnels, accentuant la méfiance féminine à l'égard des hommes. En raison de la soif de sexe inextinguible et inassouvissable, dont nous, en tant qu'hommes, souffrons tous dans une certaine mesure, le concept de vie en couple ou la notion de mariage sont malheureusement réduits à la sexualité consensuelle dépourvue des romanticismes du passé. En peu de mots, le mot "amour" a été galvaudé par les hommes comme la conséquence de l'exploitation imprudente de la possibilité de dévoiler ses instincts primitifs dans l'anonymat du monde numérique. De surcroît, à tout cela s'ajoute la concurrence intensifiée, par rapport au passé, des hommes pour une femme puisque nos ancêtres avaient peu de "concurrents," au sens figuré, pendant qu'ils s'efforçaient de courtiser une femme. En l'absence de l'Internet, les hommes ne pouvaient pas faire la cour à plusieurs femmes des quatre coins du monde et étaient contraints de se contenter avec une ou, au plus, deux-trois femmes simultanément. Au contraire, les hommes d'aujourd'hui doivent se démarquer d'un nombre extrêmement plus grand de concurrents qui remplissent chaque jour la boîte aux messages de leur fille "cible." Enfin, cette débauche frénétique de la gente masculine, cette faiblesse mal maîtrisée et cet ensauvagement honteux non contrôlé nous mènent à nous noyer dans un tourbillon de relations éphémères et superficielles qui ne font rien d'autre que de déstabiliser et de déconcerter les deux personnes à la fin. Dans de telles circonstances, il n'est pas difficile de deviner la raison pour laquelle les femmes ne peuvent plus faire confiance aux hommes et elles évitent de s'y attacher autant qu'auparavant.

 De l'autre côté, il est évident que le poids principal de cette situation sociale déplorable et abjecte est en grande partie attribuable aux technologies ou ses produits qui promeuvent un tel mode de vie instable et agité, gâché en vain au nom d'une liberté illusoire, spécieuse et mensongère. Ce sont en fait ces technologies qui mettent en avant la sexualité à moitié explicite par le moyen de leurs algorithmes qui favorisent toujours les publications et contenus suggestifs d'une forme quelconque de sexualité ou nudité. Pour le bien de leurs revenus, ces grands magnats de technologie osent cibler voire les enfants pubères ou adolescents particulièrement vulnérables à ce genre de contenu, envenimant les générations à suivre. Aujourd'hui, les jeunes ne sont donc plus capables de regarder du côté amical des relations entre sexes parce qu'ils sont constamment bombardés de contenu qui hypersexualise la vie au point de la rendre animalesque. 


 À l'encontre de tout cela, l'unique solution, me semble-t-il, serait de sensibiliser avec un esprit d'à-propos le grand public à cette dépravation sournoise et périlleuse afin que les boycottages nécessaires soient organisés pour endiguer ces inculcations imperceptibles et que l'on prenne des mesures draconiennes au sujet de cette tendance menaçante. Sinon, nous ne risquons pas seulement de créer des générations abattues, frustrées et désespérées, mais aussi de disparaître, comme l'espèce humaine, de la surface de la Terre, faute de descendants, à tout jamais. Nous avons l'obligation morale d'agir en conséquence pendant que nous avons toujours du temps, quoique très peu, afin d'empêcher la propagation virulente d'une telle mentalité intoxiquée pour que nous ayons à nouveau une société saine où les gens s'aiment.

Merci de lire,
Athel.

 

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