Mon Aventure avec la Langue Française

Mon Aventure avec la Langue Française 

 J'admets que j'ai eu un périple de longue haleine, qui se perpétue encore aujourd'hui, avec la langue française. Aujourd'hui, mon niveau de français est officiellement certifié et je suis en possession de mon diplôme DALF C2 avec une note de 51/100, ce qui signifie que j'ai réussi l'examen de justesse. Néanmoins, il n'est pas d'importance cruciale pourvu que je réussisse l'examen. En outre, je suis un "usager actif" de la langue de Molière et j'en fais usage dans mon train-train quotidien bien que cet usage soit en grande partie sur Internet. Ce qui est aigre-doux est que l'on me connaît comme le dieu linguistique dans mon entourage amical et c'est, me paraît-il, totalement faux et vainement glorifiant. Afin de comprendre comment je suis parvenu à atteindre un niveau si haut en français, je vous propose de vous remonter dans le temps pour m'observer.


 Au début de l'année 2018, une curiosité inquisitrice s'est abattue sur moi en éveillant et aiguisant un appétit pour apprendre une autre langue quand j'étais élève en 8ème année. Comme la première langue que j'allais apprendre, j'avais opté pour l'italien; toutefois, j'ai heurté contre un mur dur et solide, ce qui m'a conduit à abandonner l'entreprise: l'inexpérience. A cette époque-là, je n'avais que douze ans et je n'étais pas un apprenant de langues étrangères "chevronné" comme j'en suis aujourd'hui. Je n'ai pas donc bien planifié mon processus d'apprentissage et je me suis empêtré dans un cycle vicieux de répétition des expressions journalières sans vraiment progresser. J'avoue que c'était gênant ainsi que décourageant, ainsi j'ai jeté l'éponge et admis la défaite.


 Pourtant, un évènement intéressant s'est produit dans ma vie cet épisode de ma vie durant et je suis tombé amoureux de ma camarade de classe, une fille francophone native dont la famille avait été autrefois expatriée à Nemours, en France. Elle avait grandi là-bas et, du coup, parlait le français comme sa langue maternelle vu que sa famille était déjà bel et bien francisée. Elle était un personnage curieux avec plein de caractéristiques contradictoires. Elle était aussi amicale, sociale et extrêmement populaire dans notre école secondaire qu'arrogante et hautaine. Sa famille l'avait élevée dans du coton en fait. Par conséquent, elle ne comprenait pas la situation fracturée et pleine de violence de ma famille, par exemple. Notre relation était très compliquée et ambiguë parce que nous nous querellions très souvent même s'il y avait des moment où nous nous entendions "au poil," c'est-à-dire, à la perfection. Quand on a une relation tellement capricieuse, on est souvent sucé par elle comme s'il s'agissait d'un tourbillon au milieu de l'océan. Je n'étais pas une exception miraculeuse non plus. Cette passade enfantine, dis-je ainsi parce qu'elle n'a pas duré longtemps, m'a convaincu de m'engager à apprendre quelques expressions en français afin de bien faire la cour à elle. Je suis allé sur Internet pour naviguer à travers des livres de grammaire française et j'ai résolu à en acheter quelques-uns en fin de compte. Néanmoins, mon inexpérience qui avait occasionné mon échec total avec l'italien était intact et j'étais toujours inexercé comme auparavant. Par contre, j'avais quelque chose d'immanquable cette fois-ci qui était l'ambition. C'est grâce à ma motivation inébranlable constamment alimentée par mon zèle que je n'ai pas détourné le regard même pendant un instant de la langue française mais malheureusement un autre abandon approchait à toute vitesse, car l'examen général d'admission de lycée, qui est annuellement administré encore aujourd'hui, était proche. Alors, j'ai dû baisser les bras encore une autre fois pour bien me concentrer sur mes études secondaires et "piocher."


 Suite à l'examen de lycée, je suis parti en vacances pendant tout l'été avant que je n'ai recommencé à apprendre le français définitivement en octobre 2019. A partir de ce début-là, mon apprentissage n'a jamais cessé. Heureusement, j'étais en classe préparatoire pour que nous apprenions l'anglais et l'allemand et les notes que nous recevions ne valaient rien vu que pas l'entièreté des lycées en Turquie n'en disposait. Cette année que je qualifierais même de sabbatique s'est transformée en une opportunité imperdable. Ce qui m'a aiguisé davantage a été un défi que mon professeur d'anglais m'avait lancé à ce moment en disant que je devrais premièrement me focaliser sur l'anglais et retourner au français après. Je me positionnais contre lui avec l'idée invétérée que l'engouement était plus important que l'utilité. Je clarifie pour que vous ne vous mépreniez pas: Je n'ai pas omis l'anglais. J'ai travaillé aussi dur pour la langue de Molière que pour celle de Shakespeare, mais mes efforts principaux gravitaient inexorablement autour de la première. Pourtant, j'ai découvert que l'apprentissage de français m'assistait dans mon progrès en anglais puisque j'apprenais le français par le moyen de l'anglais qui était la langue des ressources que je fréquentais avec insistance. Si je ne pouvais pas reconnaître le sens d'un mot en français, je consultais directement un dictionnaire bilingue français-anglais et j'en acquérait la définition à travers l'anglais. Au cas où ni le mot français ni son homologue anglais ne m'étaient familiers, je me plongeait dans un autre dictionnaire, cette fois anglais-turc, et je trouvais la signification du mot anglais et, par extension, j'en concevais le français. Pour résumer, je faisais d'une pierre deux coups et mon vocabulaire dans les deux langues témoignait d'une croissance exponentielle en même temps. Cette méthode a été le conseil principal que je prescrivais à mes amis quand ils m'interrogeaient en ce qui concerne l'apprentissage d'une seconde langue étrangère.


 Vers les mois de printemps de l'année suivante, un virus nommé "COVID19" a surgi et commencé à se propager aux quatre coins du monde; les gouvernement ont donc déclaré des confinements de longue durée et tout le monde était contraint de rester chez soi. Cela a rendu encore plus aisé pour moi l'acquisition de ma langue cible. Au cours de cette année 2020, en plus, ma vie avait été bouleversée dans plusieurs dimensions que ce soit l'amour ou l'éducation. Je souffrais d'un énorme ostracisme social et mes camarades d'école me barraient toutes les voies de communication pour m'isoler de mes amis ou connaissances. Cela a contribué à la canalisation de toutes mes énergies vers ma nouvelle passion: l'apprentissage des langues étrangères. En raison de ma personnalité capricieuse, j'avais déjà du mal à m'éterniser dans une unique entreprise. Du coup, j'ai pris la décision d'ajouter l'apprentissage d'espagnol à mes activités quotidiennes en tant qu'une nouvelle aventure mais mon périple avec le français persistait à côté de cette nouvelle langue. Tout l'été durant, je me suis immergé dans les deux langues aussi longtemps que sept heures par jour. J'avais l'habitude de me lever à 6 heures du matin et de commencer à m'entraîner "dès potron-minet."


 Tous mes efforts ont visiblement fructifié avant fin 2020 quand je me suis rendu compte que j'étais déjà capable de comprendre les podcasts ainsi que les radios et j'étais en mesure de comprendre une grande partie des livres francophones que je lisais quoique la compréhension profonde et nuancée de l'intégralité d'eux m'étais encore inatteignable et certaines parties pleines de vocabulaire avancé, et conséquemment insondable pour moi, m'échappaient de temps en temps. Une fois vous atteignez un tel niveau dans une langue, je suppose que cela correspondrait à un B2, vous devenez complètement indépendant et vous pouvez presque tout faire dans cette langue dans la mesure où votre vocabulaire vous le permet. Je considère ce constat personnel comme une étape cruciale qui vous octroie un élan colossal pour continuer.


 Il va déjà de soi mais je sens la nécessité de contredire la plupart des cours de langue en devançant l'argument que l'on n'a pas besoin d'un cours particulier afin de passer au niveau C, avancé, depuis le niveau B2. Il y a évidemment des objecteurs à foison. Je vous préviens d'emblée que ces gens-là tendent en général à être des personnages "commerciaux" qui s'efforcent de faire de la publicité de leurs propres cours de langue. Si vous frôlez déjà le niveau avancé, il doit signifier que vous connaissez en profondeur les tenants et aboutissants de la grammaire et qu'il vous manque tout simplement de pratique. La raison est que, à mon avis, le niveau avancé ne doit pas se rapporter aux règles grammaticales, mais à l'aisance avec laquelle vous pouvez parler la langue et à la précision et concision avec lesquelles vous écrivez. Ainsi, je n'ai pas éprouvé le besoin, que je n'avais jamais éprouvé, de prendre des cours de français particuliers avec un tuteur en privé parce que j'étais persuadé que si j'étais parvenu à arriver jusqu'à ce niveau-là, je devrais être capable d'en arriver au supérieur. Enfin, cela a été  le cas et j'ai amélioré fortement à force d'utiliser la langue en permanence.


 En fin de compte, je me suis inscrit à l'examen de français au niveau C2, DALF C2, pour la séance qui aurait lieu le 24 février 2023. Je me suis préparé et je l'ai passé. J'avais déjà un pressentiment que j'avais réussi l'examen avant même la publication de mes résultats, qui s'est confirmé plus tard, le 3 mars exactement. Le Ministère de l'Education et de la Jeunesse a attesté de mon niveau et m'a envoyé mon diplôme. J'ai récupéré le 8 juin mon diplôme livré à l'antenne d'Izmir de l'Institut Français. Avec ceci, mon périple a été scellé avec succès; cependant, il ne signifie pas que j'ai arrêté et je suis devenu une sorte d'abstinent de la langue. Bien sûr, j'emploie le français dans ma routine quotidienne mais il est certain qu'une période anxieuse et stressé a fermé définitivement.


Je vous remercie de lire.

Athel

 

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