Sur "L'enfant maudit" de Balzac



  Il y a plus ou moins deux semaines que j'ai lu un roman de Balzac intitulé "L'enfant maudit" que j'avais déjà acheté en ligne auparavant. Le premier atout qui avait marqué un point à mon avis, ce qui m'avait attiré le regard était sa couverture différente des autres livres de la même maison d'édition que j'avais tendance à acheter. Les livres que proposent cette maison d'édition étaient d'une reliure distincte et monotone qui ne contenait qu'une seule couleur: le bleu. En règle générale, cette maison d'édition dont je suis devenu accro aux publications imprime les livres français en bleu, les livres anglais en jaune et les livres espagnols en rose violacée; pourtant, ce roman d'à peu près 130 pages de Balzac, bien qu'il soit imprimé en français, avait l'image colorée d'un enfant au visage gonflé et replet de désespoir qui tenait un nounours à la main. Après une brève considération, je me suis décidé à l'acheter, ce qui s'est avéré un excellent choix vu qu'il est un roman non traduit au turc, ma langue maternelle. 

 Aussitôt que le roman m'a été livré avec les autres livres que je venais d'acheter, je me suis mis à feuilleter en entreprenant un voyage superficiel et sommaire à travers ses pages. Ensuite il m'a pris trois jours pour que je le lise complètement. Quand je naviguais entre les pages déferlantes à la manière des vagues en haute mer, j'ai senti véritablement perdre le fil du temps qui s'écoulait. En dépit de la présence des gens qui prétendent que le livre a un aspect philosophique fort, je ne m'y suis pas plongé d'un tel oeil et, par conséquent, il y a de grandes chances que cet aspect du livre ait passé inaperçu s'il en existe un. Encore, le livre raconte la tournure que peut prendre le sort de manière éthique en relatant un père cruel, aussi un comte, qui rejette et désavoue le fils qu'enfante sa femme parce qu'elle l'engendre dans le septième mois de leur mariage, signifiant que le nouveau-né était à quelqu'un d'autre: Chaverny. Plus tard dans l'histoire, le père perd son enfant biologique Maximilien, héritier du trône, qui était destiné à devenir comte et le destin lui fait lécher ce qu'il avait craché: le père, désespéré de perpétuer sa maison royale, va chez la cabane de son enfant répudié, Etienne, et il l'implore de le pardonner. Au-delà de ce récit qui fait chaud au coeur, je n'ai pas remarqué un autre élément philosophique.

 Pour vous faire faire un tour d'horizon au dessus de la structure littéraire de l'ouvrage, je dirais que l'oeuvre n'est ni excessivement prolixe ni insipidement bâclée et négligée. Sans doute, ce n'est pas le meilleur livre que j'aie jamais lu; néanmoins, le laconisme de l'auteur est hautement respectable. Sa façon de dépeindre la scène est très remarquable et impactante en ce qui concerne les mots d'humeur qui ajustent le ton de la lecture quoiqu'elle soit vague et peu mémorable à mon humble avis. 

 Les personnages du roman sont de tous horizons: les comtes, les paysannes, les rebouteux, les duchésses... Le roman a l'air réaliste au sens où les personnages proviennent de toutes les strates sociales, ce qui en fait un livre qui peut créer un rapport sincère avec le lecteur ou la lectrice. Le protagoniste est l'enfant maudit, à savoir Etienne, qui a été vite expulsé en dehors du chateau par son père en raison du manque de lien sanguin avec lui. Les autres éminents personnages sont la mère et le père d'Etienne, le rebouteux qui met Etienne au monde, la fille paysanne du rebouteux. Ils sont minutieusement décrits dans leur comportement, leur humeur, et leur tempérament; toutefois, les aspects physiques des personnages, excepté ceux du père et du fils protagoniste, manquent, ce qui pousse invariablement et immanquablement les limites de l'imagination des lectrices et lecteurs à propos de leur apparence physique.

 D'ailleurs, l'intrigue de l'histoire est succinctement conçue de manière à ignorer le côté physique des choses, des lieux, des scènes afin de vous concentrer exclusivement sur le thème. Cela n'est pas mauvais évidemment, mais le style de l'écrivain ne s'approcherait jamais du niveau de la plume de Victor Hugo. Comme mentionné ci-dessus, l'intrigue gravite autour d'un père cruel et grossier qui méconnaît son fils, le promettant au cardinalat pour qu'il ne puisse hériter d'aucun de son legs. Cependant, le destin joue au père un coup de Trafalgar et le père n'a d'autre choix que de reconnaître son fils adoptif comme héritier en lui accordant sa parole sur tout ce qu'il voudrait mais quand le fils s'éprend d'une paysanne, fille du rebouteux qui l'avait mis au monde, son père ne peut pas y acquiescer. Il s'efforce de contraindre Etienne d'épouser la fille d'un duc, ce qu'Etienne refuse sèchement. A la fin de l'histoire, le père perd patience et passe son fils avec sa copine au fil de l'épée. L'histoire se termine ainsi avec une fin attristante et navrante quoique peu impactante pour moi.

 Afin d'aboutir à une conclusion, en tant que critique amateur, j'estampillerais l'oeuvre comme lisible, agréable, succincte et fluide. Pourtant, le livre n'est pas le plus illustre de son époque, mais encore il nous transmet certes un message moral si infailliblement que cela se grave dans la mémoire.


 Je vous remercie du temps que vous avez épargné pour lire jusqu'à la fin.


Batuhan ATSEL



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