Ma Première Expérience de Plongée Sous-marine
Ma Première Expérience de Plongée Sous-marine
Il y a quelques jours, j'ai décidé de réaliser une expérience qui avait resté comme une velléité depuis mon arrivée à la province d'Antalya: la plongée sous-marine. J'en ai mentionné quand je parlais avec mon ami et il a accepté mon invitation avec hésitation, présentant quelques réserves au sujet de notre gestion de temps et de la disponibilité de moyens de transport, ce qui constituait une véritable pierre d'achoppement. De toute façon, il a enfin cédé à mon instante insistance et accepté d'entreprendre cette petite et inusuelle aventure avec moi. Avec un rabais extravagant de fin de saison, nous allions plonger pour seulement 900 lires turques, c'est-à-dire, 23 euros. Pourtant, l'école de plongée se trouvait dans le centre-ville, plus précisément à Lara, et nous vivions à Kadriye, une petite ville à 40 kilomètres d'Antalya, assez isolée et loin de la vie bouillante des grands centres touristiques de la province d'Antalya comme Konyaalti, Manavgat ou Kemer. De surcroît, Kadriye ne disposait pas d'une infrastructure décente même si elle abritait le plus grand parc aquatique d'Antalya et le plus grand centre commercial de luxe avec grands édifices décorés à la façon d'anciens monuments grécoromains, appelés Land of Legends. Le transport en commun représentait donc une pierre d'achoppement pour nous, mais nous allions la surmonter à coup sûr.
Nous sommes sortis hier vendredi vers 9 heures pour prendre un bus, mais une planification détaillée allait de soi, car le réseau de transport en commun à Antalya est nauséabond en ce qui concerne sa qualité. À cet effet, j'avais téléchargé l'application AntalyaKart pour pouvoir examiner toutes les routes de bus et voir la localisation de mon bus en temps réel. La route principale qui traversait Kadriye était une route en asphalte à deux voies entouré d'arbustes plantureux, drus et d'arbres luxuriants. Cependant, ni beaucoup de bus ni beaucoup de voitures n'empruntaient cette autoroute, l'attente d'un bus serait donc une corvée à succès incertain pour nous. Ainsi, nous avons tenu notre pouce en haut et notre bras tendu tout droit vers la route au cas où, pensant qu'un chauffeur bienveillant nous libérerait peut-être de cette attente de bus désespérée. Contre toute notre attente, la chance était de notre côté ce jour-là et le bus qui faisait la navette entre Lara et Kadriye, le bus BA22, n'a pas tardé à arriver. Pour moins de trois euros par personne, nous avons parcouru plus de 40 kilomètres et nous sommes enfin descendus dans la gare routière de Meydan, à 3 kilomètres et demi de notre lieu de plongée. Il était 10 heures du matin. Notre réservation était fixée à 11 heures, il nous restait donc toujours du temps, même pour marcher dans le pire des cas.
Mon compagnon a exprimé sa faim mais je n'en avais pas encore. De surcroît, je comptais manger après l'activité afin de savourer le repas en plein sens du mot. Je considérais le repas du jour comme une récompense pour la fatigue qu'exercerait la plongée. Il en a été persuadé de même. Ensuite, j'ai utilisé notre application AntalyaKart à nouveau afin de voir quels moyens de transport étaient disponibles pour aller depuis la gare jusqu'à la plage. Après avoir repéré une ligne, nous nous sommes rendus à son début, devant l'hôpital Medstar et nous sommes montés dans le bus numéro VML54 pour remonter le long boulevard de Perge jusqu'à la rue Tekelioğlu en passant par la rue Sinanoğlu. En fin de compte, notre bus s'est arrêté tout près de notre école de plongée et nous nous sommes mis à marcher le reste du chemin. Leur office était incrusté dans un établissement hôtelier adjacent à la falaise qui entourait une baie exiguë.
La baie en question |
Il s'agissait d'une plage privée dont les eaux étaient jonchées de bouées en rouge et blanc. Devant l'école, une petite jetée en bois s'étendait devant nous. Trois personnes assises à côté de l'office, en plein air, dont une femme, discutaient entre eux dans une atmosphère conviviale et joyeuse. Elles étaient nos instructeurs et ils nous ont traité honnêtement avec une attitude vraiment avenante. L'un d'entre eux avait servi dans les forces aériennes turques pendant de très longues années en tant qu'agent des communications avant qu'il ne se dédie, dans sa retraite, à sa plus grande passion: la plongée. Il regardait l'autre instructeur plus jeune, qui était grand mais maigre. Il nous a tenu un briefing avant de passer à l'acte avec nos scaphandres, reniflards et bouteilles d'oxygène.
En résumé, il nous a renseigné sur le bon usage du reniflard, comment le tenir dans la bouche et comment expulser l'eau infiltrée hors la bouche pour rétablir la respiration, qui était par la bouche sans équivoque. En plus de cela, nous avons appris à compenser la pression interne auriculaire face à la pression atmosphérique et à nous orienter sous l'eau sans accrocs. Hormis tout cela, la langue des signes pour plongeurs était un élément incontournable.
En termes simples, faire un cercle avec le pouce et l'index signifiait que tout va bien et ce geste doit toujours être répondu quand il est pointé vers un plongeur. Au cas contraire, le plongeur doit signaler son problème en faisant pivoter sa main à droite et à gauche en tenant le bras tendu tout droit et fixe sur un axe, ensuite pointer du doigt l'origine du problème, car il est sans doute impossible de parler sous l'eau.
Une fois l'exposé préliminaire fini, nous sommes passés à l'acte et nos instructeurs nous ont équipés du scaphandre, du reniflard, des palmes, du gilet de flottaison et des poids, qui ont été attachés à notre taille pour baisser notre flottabilité, sinon le réservoir d'oxygène nous empêcherait de descendre lors de la plongée. Le poids qui me correspondait équivalait à 4 kilogrammes parce que je pèse 60 kilogrammes tandis que celui qui a correspondu à mon ami de 80 kilogrammes équivalait à 6 kilogrammes. Ces minuscules blocs lourds me serraient la taille tellement que j'éprouvais une douleur au niveau de ma taille et de mon ventre. Néanmoins, nos instructeurs nous ont réconfortés que cette pression diminuerait et la ceinture qui les tenait se relâcherait à mesure que nous descendrions.
Nous sommes entrés dans l'eau peu à peu depuis une jetée avec des escaliers qui menaient vers le bas. À la suite de quelques exercices de respiration avec le reniflard, nos instructeurs ont commencé à nous guider graduellement vers la profondeur, nous habituant à la pression augmentante et nous offrant de belles vues pleines de bancs de poissons. Tout au fond se trouvait une table moussue où l'un des instructeurs avait récemment placé un filet de pain afin d'allécher des poissons et de créer une ambiance propice à la prise de belles photos. En fléchissant nos genoux de façon prudente pour ne pas coincer les palmes dans le sol, les forcer à fléchir au-delà de leur gamme de pliage et les briser de cette façon, nous nous sommes assis sur le sol, près de la table pour poser devant la caméra dans les mains de notre instructrice.
Durant la vidéo, nous avons nourri des poissons avec du pain et joué à pierre-feuille-ciseaux. J'ai montré mes biceps pour une photo, fait semblant de dormir pour une autre comme vous pouvez les voir dans les photos que je laisserai ici. Malgré le bon moment que nous avons passé, mes oreilles étaient douloureuses, car je n'avais pas pu compenser la pression externe adéquatement. Il y avait toujours une pression irritante sur mes tympans. Je l'ai pourtant ignorée, vu que nous avions déjà atteint le fond et il n'y aurait pas un endroit plus profond que celui où nous étions. Par conséquent, j'ai inféré que mes tympans étaient désormais en sécurité s'ils ne se sont toujours pas déchirés. J'ai donc supporté la légère douleur et profité de l'instant présent.
Au bout de quelques minutes, notre temps s'est écoulé et, s'il est convenable de le dire ainsi, nous avons musardé pendant un quart d'heure plus en nageant çà et là, contemplant la beauté du monde sous-marin dans toute sa gloire et liberté, sans la toucher ni perturber une âme, qu'elle vive entre les roches, sous le sable ou au milieu des plantes. De cette manière, nous avons accompagné les créatures marines dans leur vie quotidienne lors d'une dernière visite. Notre endroit de plongée n'était pas certes un îlot antillais regorgant de récifs coralliens ahurissants et époustouflants ; cependant, les vues dont nous y avons témoigné n'échouaient pas à répondre à nos attentes humbles en tant que plongeurs novices. De belles roches poreuses et bigarrées, accompagnées de plantes aquatiques luxuriantes et verdoyantes, paraient le fond. Certaines plantes s'effilaient vers le haut, octroyant à l'ambiance une verticalité divine et surnaturelle. Certains meubles de diverses tailles se dressait d'un air attristant, ainsi que sinistre dans une certaine mesure. Puis, nous avons enfin démarré notre ascension vers la surface petit à petit de façon à ne pas causer un choc quelconque même s'il était pratiquement impossible d'avoir un accident de décompression à 5 mètres de profondeur. En tout cas, les instructeurs ont agi avec précaution quand même ; ils étaient certes au courant que c'était notre première fois.
À la fin de toute cette aventure, nous avons refait surface. Au mois d'octobre, nous avions eu bien froid pendant la plongée. En sus, nous étions exténués et avions très faim. D'ailleurs, mon nez saignait doucement et quelques gouttelettes de sang se sont accumulées dans le nez de mon masque ; ma plongée s'était soldée par un accident de sinus qui avait débouché le passage entre ma fosse nasale et ma cavité paranasale par le biais d'une surpression exercée sur la paroi qui les divisait. Mon instructeur m'a dit que cela ne constituait pas un risque important ou une complication conséquente. Au contraire, cela devrait avoir facilité la respiration, a-t-il dit, ce qui était vraiment le cas. Enfin, je suis sorti de la mer avec mon compagnon, en nous traînant à peine avec tous ces poids sur notre dos qui nous tirait vers le bas. En faisant attention à chaque pas, faisant attention aux marches de l'escalier pour ne pas glisser et avoir un accident malencontreux et indésirable.
Après la sortie et le déshabillage, notre aventure avait touché à sa fin. Après une douche et le séchage qui s'est ensuivi, j'ai enfin enfilé mon pantalon, ma chemise et, en mettant la sangle de mon sac de sport sur une épaule, j'ai laissé l'école de plongée avec de bons souvenirs indélébiles que je serai ravi de raconter pour le reste de ma vie.
Je vous remercie du temps que vous avez consacré à la lecture,
Athel.
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