De la Série Netflix "Éternaute"

 De la Série Netflix "Éternaute"

    Depuis quelques temps, je m'efforce de développer ma culture cinématographique tout en enrichissant mes compétences linguistiques. Le temps que je passe sur Netflix a donc explosé vu que je bondis d'une série à un film, de ce film à un documentaire, de ce dernier à un autre programme télévisé et ainsi de suite. Parmi tout le contenu que j'ai visionné, l'un m'a particulièrement impressionné, du moins plus que le reste : l'Éternaute.

    En tant que passionné de thématiques apocalyptiques ou de survie, le plus grand défi pour moi relève très souvent de l'absence d'un élément d'accrochage qui me plonge de prime abord au cœur de l'univers du programme. Quand il faut enchaîner quelques épisodes interminables avant de saisir l'essence de l'histoire, je perds souvent le fil et finis par jeter l'éponge sauf certaines exceptions comme Breaking Bad. Toutefois, Breaking Bad ne convient pas à cette règle ou généralisation, car il est déjà une légende de la télévision, d'où découle le besoin de le regarder de toute façon. En d'autres termes, j'y étais voué en quelque sorte. Cependant, les séries comme The Walking Dead ou The Lost débutent avec des introductions subites sans forcer les spectateurs à poireauter avant de décoller véritablement, c'est-à-dire de prendre son cours habituel. C'est également le cas avec l'Éternaute, cette production argentine. De mon propre point de vue personnel, ces débuts rapides permettent au consommateur final, le spectateur, de bien s'ancrer dans le scénario et de s'habituer aux personnages principaux. En ce qui concerne cet accrochage initial qui me tient tellement à cœur, l'Éternaute a été un excellent choix pour moi. L'introduction est prompte, ainsi que les péripéties ne tardent pas à se dérouler. Les protagonistes ainsi que les antagonistes se présentent dès les premières scènes sans trop embrouiller la tête et les mystères ne restent pas non résolus.


    À mon avis, la galerie de personnages est décemment équilibrée et réaliste avec plusieurs figures où l'on rencontre divers profils et tempéraments. Leurs traits de personnalité ne sont pas incrédiblement surfaits ou exagérés de façon à polariser le bien et le mal à la manière des contes de fée mais plutôt conçus de sorte que la ligne entre les deux soit flouté par la perméabilité de l'âme qui est usuellement tiraillée entre la bonté et la méchanceté au gré de ses conditions. En outre, un personnage que nous commençons à chérir peut, en français courant, claquer soudainement, ce qui corse le schéma narratif dans son ensemble en dépit de provoquer de la frustration au premier abord. Ces vicissitudes tant dynamiques que dramatiques apportent une touche émouvante à l'œuvre en règle générale.


    Avant d'entrer dans le vif de l'histoire, il me faut vous rappeler que je n'ai pas lu la bande dessinée de cette série télévisée et ce facteur sera écarté de mes jugements même si j'aimerais bien pouvoir en prendre en compte lors de cette revue ou critique si vous voulez la nommer ainsi. Tout cela dit, je pense que nous pouvons continuer. Quant au thème de l'Éternaute, il est une histoire apocalyptique dont les évènements se produisent à Buenos Aires, la capitale du pays latinoaméricain. Avec l'apparition d'une sorte d'aurores polaires accompagnées d'une chute de neige mystérieuse et létale au toucher, le monde part littéralement en cacahuètes. L'ordre public croule et le pillage commence. Des gens se rassemblent en factions et s'entrechoquent pour le peu de ressources même si le niveau de cruauté est relativement plus bas par opposition aux autres séries où les factions n'hésitent même pas un moindre moment à s'entretuer. Dans l'Éternaute, les hostilités existent mais l'armée, par exemple, n'ouvre pas feu sur les foules ou ne mitraille pas n'importe qui. La solidarité et la coopération sont en vue aussi bien que la méfiance et la survie, ainsi la série reflète mieux la vraie nature de l'humanité et de façon plus équilibrée, me semble-t-il.


    Pourtant, personne ne sait au début de la catastrophe qu'il s'agit en réalité ( alerte de spoiler rouge ) d'une invasion externe. Néanmoins, ces cafards ne sont pas comme n'importe quel autre ennemi : il s'agit de cafards géants qui peuvent exercer le contrôle mental sur les gens à ce qu'il paraît, car on aperçoit, dans les deux derniers épisodes de la première saison, ces insectes accompagnés d'êtres humains qu'ils n'ont évidemment d'intérêt à assaillir d'aucune façon. À cette découverte, la première saison finit sur un suspens magistralement excité qu'ils ne devraient, en aucun cas, rater en décevant ses spectateurs avec une deuxième saison déplaisante à peine à la hauteur des attentes. 


    À propos du cast, il faut avouer que l'interprétation est décente sans être remarquable pour autant. D'entre les acteurs, ceux de Favalli et Juan se démarquent sans équivoque. Ils s'appellent respectivement César Troncoso et Ricardo Darín. Leur accent était un choc inespéré pour moi parce que je ne m'attendais surtout pas à un tel accent pour le dialecte argentin (rioplatense). Leur prononciation de la lettre Ll/ll était parfois comme une y, c'est-à-dire, tirant plutôt sur l'espagnol péninsulaire d'Espagne. À vrai dire, cette série a ainsi agi en quelque sorte d'éveil linguistique, ce qui m'a amplement plu, puisque je m'intéresse à l'accent rioplatense au-dessus de la plupart d'autres accents espagnols. L'observation de leur manière de parler était une opportunité immanquable en ce qui concerne mes aspirations intellectuelles et linguistiques. De retour sur les acteurs, je dois dire que la médiocrité de l'actrice de Clara, Mora Fisz, est évidente. Elle manque de vivacité et réactivité, particulièrement d'un point de vue mimique vu qu'elle ne peut pas témoigner même des plus simples situations pour son rôles telles que la désorientation, l'assoupissement, l'inexpressivité. Elle rate toujours de manière indescriptible. Malgré tout, le cast est satisfaisante et convenable dans les grandes lignes même s'il reste améliorable.


    Parlant de la suite de la série, je regrette de faire tomber à l'eau le rêve de dévorer quelques saisons d'affilée, car la deuxième saison est prévue pour la fin de 2026 ou le début de 2027, ce qui est vraiment un très long temps pour attendre. Personnellement, j'aurai vraisemblablement oublié la série jusqu'alors et soit un retour en arrière soit un récapitulatif seront bien nécessaires, mais qui sait ? La deuxième saison sort peut-être plus tôt comme une surprise après ces vagues d'applaudissement et d'admiration que la première a reçues et est encore en train de recevoir. Quoi qu'il en soit, je n'exhorterais jamais le réalisateur à presser son équipe afin de produire avant la date prévue si cette hâte abîmera la qualité de la saison suivante. Dans ce cas-là, je préférerais une sortie tardive mais bien fondée et préparée à une sortie prématurée et défectueuse en plus d'être insatisfaisante. 


À titre de conclusion, je peux affirmer que la série vaut la peine d'être regardée et je ne pense pas que vous regrettiez d'avoir épargné votre temps pour elle, mais chacun son goût quand même. Cependant, le schéma narratif est captivant, voire fascinant. Malgré ces susdits défauts à elle, elle offre un univers apocalyptique parallèle à d'autres de ce genre avec un bon cast, une bonne histoire et surtout beaucoup, beaucoup de potentiel. Avec un développement méticuleusement calculé et un dénouement percutant, la série peut dévoiler tout son potentiel à condition que cette première saison ne représente pas sa culmination et elle s'exhibe dans une saison suivante dans le cadre d'un scénario plus complexe et envoûtant. Sinon, un désappointement retentissant et cuisant peut s'avérer inexorable.


Je vous remercie de votre temps,

Athel.

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