L'Interdiction des Gaz CFC : Une Histoire de Réussite Absolue
L'Interdiction des Gaz CFC : Une Histoire de Réussite Absolue
Même si notre planète est, depuis très longtemps, en train d'être constamment endommagée par les activités humaines, il faut savoir que pas toute l'histoire de l'humanité n'a été une guerre acharnée contre la Nature. Quand les gens étaient été suffisamment informés et sensibilisés à propos de certains dangers environnementaux imminents et scandaleux, ils agissaient volontiers et même les pays s'alignaient sur les mêmes principes environnementalistes, quoique rarement. L'une de ces histoires de réussite est sûrement celle de l'interdiction et l'élimination totales des gaz CFC.
Dans les années 20, les industries nécessitaient une nouvelle substance à utiliser comme réfrigérant dans les frigidaires, compte tenu du fait que les deux réfrigérants employés étaient extrêmement dangereux, l'un étant hautement toxique et l'autre étant facilement inflammable. Afin de remédier à cela, la tâche de confectionner une nouvelle substance incombustible et non toxique a été confié à un chimiste dont il vaudrait plus tard une notoriété monstrueuse au nom: Thomas Midgley. L'inventeur de l'essence au plomb, il avait déjà causé des ravages presque irréversibles sur la santé publique; en tout cas, son invention suivante n'en serait pas moins redoutable: le chlorofluorocarbure.
Au prime abord, cette substance semblait innocente; cependant, un moindre faisceau de lumière ultraviolette chargeait cette molécule d'assez d'énergie pour que la liaison entre l'un des deux atomes de chlore et le reste de la molécule se rompe et le chlore se sépare. Ce seul atome de chlore libéré dans l'atmosphère réagissait vite avec la molécule d'ozone (O3) et la rompait en deux, produisant ainsi une molécule de dioxygène et une molécule de monoxyde de chlore. Cela amincissait la couche d'ozone atmosphérique en l'appauvrissant. De surcroît, les gaz CFC étaient des gaz à effet de serre puissants, un kilogramme causant 10 000 fois plus de réchauffement global en comparaison avec le monoxyde de carbon.
Des décennies après, lorsque l'ampleur déconcertante de son impact fut découverte en 1974 et publiée dans un rapport scientifique par Sherwood Rowland et Mario J. Molina, la vague de choc a retenti à travers le globe. Tout le monde, y compris les scientifiques, s'affolait parce que son usage était trop répandu pour être promptement contrôlé et il ne leur restait que très peu de temps avant que l'entièreté de la population mondiale ne développe un cancer cutané. L'ambience était, comme aujourd'hui, déprimante mais l'ONU a su agir en conséquence en parfaite concertation avec les dirigeants de l'époque. Une convention a été convoquée en 1985 à Vienne afin de discuter les moyens de protection de la couche d'ozone. Puis, un premier traité à cet égard a été rédigé et signé par les pays membres de l'ONU entrant en vigueur en 1989: le Protocole de Montréal. Visant à éliminer progressivement tout usage des gaz CFC et à inverser la tendance, ce traité multilatéral a été l'un des très rares traités à atteindre la ratification universelle, ce qui signifie que ce traité a été signé par la totalité des pays au monde et cette signature a été ratifiée par leur gouvernement correspondant. Grâce à cette mesure, tous les produits chimiques contenant cette substance ont été graduellement éliminés des étagères des magasins et il n'en reste plus depuis 2010.
Selon les estimations, la couche d'ozone s'est déjà réparée dans une certaine mesure. Le rétablissement total de la couche d'ozone dans l'hémisphère nord, pronostiquent les scientifiques, se rétablira complètement jusqu'en 2030, l'hémisphère sud jusqu'en 2050 et les pôles jusqu'en 2060. En réalité, c'est exactement cette solidarité, dont nous, en tant qu'humains, faisons preuve en temps de crise, qui me remplit d'espoir à chaque fois que je côtoie le désespoir, car je me rappelle que cette étincelle de bonté dans nos cœurs ne s'est toujours pas éteinte.
Merci de lire,
Batuhan.
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